Les Français épargnent toujours plus, mais choisissent les supports les moins rémunérateurs
La crise du coronavirus a augmenté le penchant « fourmi » des Français… mais leurs choix d’épargne ne sont pas très efficaces.
Le taux d’épargne des Français n’a jamais été aussi haut. Selon la banque BPCE, il est actuellement de 22,2% du revenu brut disponible contre 15% en 2019. Il est même monté jusqu’à 40% au mois d’avril.
Mais où les Français placent-ils cet argent ? Font-ils les meilleurs choix en la matière ? Il apparaît que non !
Où est placée l’épargne des Français ?
En juin, pour le sixième mois consécutif, les Français ont fait progresser le solde de leurs Livrets A. Au total, ce sont plus de 20 Mds€ qui ont été accumulés sur la période, contre 11,5 l’année précédente. Le Livret de développement durable et solidaire (LDDS, ex-Codevi) fait également le plein.
A la fin juin, les deux livrets totalisaient un encours de 437 Mds€. Pourtant les fonds ne sont rémunérés qu’à un taux ridiculement bas de 0,5% par an. Cela ne semble pas gêner les épargnants : ils ont également des comptes courants bien fournis qui, pour le coup, ne rapportent vraiment rien.
Par un phénomène de vases communicants, ces derniers mois ont vu l’assurance-vie être délaissée. Habituellement placement préféré des Français, l’assurance-vie connaît depuis le mois de mars 2020 une collecte nette négative. Sur les six premiers mois de l’année, elle s’établit à -4,7 Mds€, alors qu’elle était de +15 Mds€ sur la même période en 2019.
L’épargne logement a également crû au deuxième semestre de 1,7 milliard supplémentaire, alors que l’année dernière, elle ne s’était accrue, au même moment, que de 0,27 milliard.
Pourquoi une telle attitude ?
Plusieurs explications peuvent être apportées à ces phénomènes. Empêchés de consommer pendant le confinement (la consommation a chuté de 30% en avril), il semble que les Français aient fait preuve de prudence. La situation économique faisant craindre des licenciements en cascade, nos concitoyens préfèrent avoir quelques sous de côté en cas de coup dur. On ne saurait les en blâmer, surtout que les différents livrets offrent l’avantage de la liquidité.
S’agissant de l’assurance-vie, les raisons à sa méforme sont multiples. Tout d’abord, l’indisponibilité des réseaux de vente et de collecte pendant plusieurs semaines : les agences des banques et assurances ont été fermées ou ont tourné au ralenti, ne traitant que les opérations considérées comme urgentes ou vitales. Chacun en a fait l’amère expérience.
Evidemment, votre conseiller AVENIR & SERENITE PATRIMOINE était quant à lui fidèle au poste, opérationnel et disponible pour ses clients ! A aucun moment, le confinement ne l’a empêché de travailler : cela fait bien longtemps que notre cabinet est équipé de la signature électronique.
Ensuite, il est indéniable que la politique des assureurs de dissuader d’investir dans les fonds en euros au profit des unités de compte a refroidi plus d’un épargnant. Placée en unités de compte, l’épargne n’est plus garantie. Les souscripteurs cherchant avant tout la sécurité ont donc préféré orienter leur épargne vers les livrets et les comptes à vue.
Selon le cabinet Facts & Figures, cette politique détourne les Français « moyens » (moins de 50 000 € de revenus annuels) de l’assurance-vie. Le produit devient ainsi de plus en plus réservé aux foyers aisés et des très riches attirés par ses avantages fiscaux en matière successorale. Le désamour à l’encontre de l’assurance-vie pourrait ainsi devenir durable.
Mais en vertu de quoi les Français moyens n’auraient-ils pas accès aux placements rémunérateurs ? En tout cas, ce n’est pas la vision de votre conseiller AVENIR & SERENITE PATRIMOINE, chaque épargnant est bien traité et bien conseillé, quels que soient ses revenus et son patrimoine. Cela fait partie de nos valeurs fondatrices : rendre le conseil accessible.
Que faire de tout cet argent ?
Selon une enquête de BPCE, seuls 15% des épargnants comptent dépenser l’argent mis de côté pendant le confinement. Mais les politiques ne l’entendent pas de cette oreille. Des parlementaires ont déjà émis l’idée de taxer l’assurance-vie au-delà de 30 000 € d’encours. Nul doute que les âneries de ce genre vont se multiplier dans les semaines et les mois à venir.
Le gouvernement trouve également que l’épargne des Français est trop importante. Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, n’a-t-il pas déclaré au mois d’avril que « ce n’est pas d’épargne dont nous avons besoin aujourd’hui pour notre économie, mais d’investissement » ?
On rappellera au ministre qu’un des rôles de l’épargne est de participer au financement de l’économie. Certes, les fonds sur les livrets et les comptes à vue y contribuent peu pour l’instant, mais le gouvernement n’en est-il pas en grande partie responsable ? Il n’est, en effet, pas déraisonnable de penser qu’un Etat moins impécunieux susciterait une orientation différente de l’épargne.
Les Français sont inquiets devant les dépenses à tout-va, les dettes et les déficits qui s’accumulent et font donc le choix du bas de laine moderne qu’est le Livret A.
De son côté, le député LREM Alexandre Holroyd, dans le rapport qu’il vient de publier sur la finance verte, suggère de mobiliser l’épargne des Français pour la transition énergétique. Il émet deux propositions : soit fusionner Livret A et LDDS et les mettre au service du climat, soit de concentrer clairement le LDDS sur la transition écologique.
Voilà qui devrait plaire à Bruno Le Maire qui a annoncé que 30% du plan de relance de 100 Mds€, présenté en Conseil des ministres le 24 août prochain, concerneront l’écologie, principalement la rénovation énergétique, les transports et l’énergie. Il serait, par exemple, question d’augmenter les crédits du dispositif « MaPrimeRénov » pour la rénovation énergétique (isolation, chauffage, ventilation, etc.) des logements.
Et là surgit une évidence : Bruno Le Maire confond investissement et consommation. Le plan de relance cherchera donc à faire dépenser les Français selon un schéma keynésien bien connu, mais inefficace.
Une relance digne de ce nom s’inspirerait plutôt d’une politique de l’offre ou, comme le dit Pascal Salin, d’une « dépolitisation de l’offre » consistant à inciter les individus à développer leurs activités productives. Il faudrait donc plutôt s’attaquer à réduire la fiscalité et les réglementations excessives. Comme l’écrivait Philippe Dessertine dans Le Figaro du 28 mai :
« Sans doute serait-il opportun de créer l’environnement, les structures, la fiscalité, qui stimulent un gigantesque investissement privé ; et au passage, une utilisation intelligente, enfin !, de l’épargne jusqu’ici sacrifiée. »
Et la Bourse ?
La baisse de 40% de l’indice CAC 40 en un mois entre la mi-février et la mi-mars 2020 a suscité des vocations de boursicoteurs. Fortuneo a indiqué que les ouvertures de comptes Bourse avaient été multipliées par six entre février et avril. C’est le cas également chez ING, dont la moitié pour des comptes-titres et l’autre pour des plans d’épargne en actions (PEA).
Assurément la chute des marchés a été vue par certains épargnants comme une opportunité à saisir. La flat tax de 30% sur les plus-values rend aussi plus intéressant le retour en Bourse.
Preuve, s’il en fallait encore une, que la baisse des impôts est un des meilleurs moyens de relancer l’investissement comme le souhaite notre ministre de l’Economie et des finances (et désormais de la relance)… grâce à l’épargne.
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